Coronavirus et tourisme en Tunisie : Quel est l’avenir du secteur ?
Le tourisme mondial a été touché de plein fouet par le coronavirus. Aéroports fermés, avions cloués au sol, hôtels vides et villes mortes, le secteur du voyage est confronté à une dure réalité. En 2019, le tourisme en Tunisie a repris des couleurs avec 9,4 millions de touristes. Mais voilà qu’une nouvelle crise surgit. Peut-être la pire de toutes ?
Et si le coronavirus était l’occasion de réinventer le tourisme dans notre pays ? Comment envisager de nouvelles façons de s’adapter ?
La fin du tourisme de masse ?
Le tourisme de masse qui s’appuie sur les voyages en groupes avec des prix pas chers est un modèle qui s’oppose aux règles de distanciation sociale imposées par le virus. Dans le monde, certaines destinations sont devenues invivables tellement le nombre de touristes a atteint des proportions surréalistes. Ce modèle génère du chiffre et du nombre oui, mais il implique également un impact négatif sur le niveau de vie des populations et sur l’environnement.
En Tunisie, nous nous sommes toujours placés dans la catégorie « destination pas chère », « all inclusive », “clubs d’été”, “hôtels plages”. Ce modèle nous a sauvé dans un sens car générateur d’emplois. Mais en terme de valeur ajoutée sur la région ? Lorsqu’un touriste passe ses journées confiné dans un hôtel, prend-t-il le temps de découvrir une région au vrai sens du terme ?
Bien évidemment, avec le covid-19, le tourisme de masse se retrouve au pied du mûr.
Sommes-nous face à une nouvelle ère du tourisme ? et dans ce cas, quelles sont les alternatives ?
Le tourisme responsable : une opportunité ?
Le tourisme responsable, ou tourisme éthique, est un terme qui s’oppose au tourisme de masse englobant plusieurs formes de pratiques de tourisme alternatif. L’objectif du tourisme responsable est de préserver les ressources naturelles du territoire tout en améliorant les conditions de vie des communautés qui y résident. (wikipédia).
En Tunisie nous avons commencé à voir émerger une vision dans ce sens ces dernières années. Écotourisme, tourisme solidaire ou tourisme alternatif, ce sont des termes qui ont tous la même finalité : créer une valeur dans une région en faisant participer tous les acteurs de la chaîne. Aujourd’hui, nous devons regarder en face le potentiel de notre patrimoine et lui redonner vie en intégrant à la fois les agences de voyages, les hébergeurs, les agriculteurs, les artisans et les habitants. Ce type de tourisme favorise le voyage en petits groupes mais assure une expérience totalement différente que beaucoup de voyageurs recherchent. Il faut donc créer une opportunité en cette période d’accalmie pour préparer le terrain lors de la reprise. Bien-sûr il faut cibler une nouvelle clientèle qui est plus en quête de sens qu’en quête de consommation.
Qu’en est-il du tourisme local ?
Si le déconfinement à l’intérieur des pays est envisageable, il est difficile d’imaginer une réouverture immédiate des frontières. Il est donc primordial de ne pas négliger le tourisme local. Les Tunisiens ne cesseront jamais de visiter leur pays quoiqu’il arrive. Mais là aussi, les acteurs du tourisme doivent se rendre à l’évidence qu’il faut favoriser la qualité au dépend de la quantité. Le client Tunisien est, et sera le premier ambassadeur de son pays et il faut gagner sa confiance en premier lieu !!
Digitaliser le secteur et faire preuve d’imagination !
Si les déplacements des touristes sont inenvisageables et que ça risque de durer, place au “tourisme virtuel”.
On l’a bien vu, depuis le début de la pandémie, plusieurs musées dans le monde ont proposé des visites virtuelles et si on explore la plateforme Google Arts & Culture on découvre des vidéos 360°, des œuvres d’arts en HD avec des explications. Un vrai voyage ! De nouveaux formats pour promouvoir l’art, l’histoire et la culture. C’est magnifique, c’est gratuit et c’est une manière de faire découvrir tout un patrimoine à un public très large. Pourquoi ne pas mettre en valeur la richesse de notre patrimoine en attendant ? Les jeunes Tunisiens ont prouvé leur dévotion à leur pays dans plusieurs domaines. L’industrie du gaming pourra aussi jouer un rôle dans le tourisme en imaginant des jeux avec des décors Tunisiens et en racontant l’histoire de notre pays différemment ! Je ne suis pas experte, mais pourquoi pas ?
En conclusion, malgré la dure réalité du secteur du tourisme, nous devons regarder plus loin et contribuer à l’émergence d’une nouvelle vision qui prendra en compte les nouveaux paramètres. Pour que cela arrive, nous devrons comme d’habitude mettre la main dans la main pour réussir.
Alors ? Coronavirus et tourisme en Tunisie ? Malédiction ou opportunité ? Donnez votre avis 😉